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jeudi 14 mai 2015

Les différents types de diabète

Le prédiabète
Le prédiabète est un nouveau mot pour un problème de santé en croissance rapide dans le monde. Il s'agit d'un diagnostic signalant que votre glycémie est supérieure à ce qu'elle devrait être, mais pas suffisamment élevée pour parler de diabète. «Le prédiabète est une zone grise», déclare le Dr Stewart Harris, professeur de médecine familiale à la Schulich School of Medicine de l’Université Western Ontario, qui se spécialise dans le diabète. «Votre corps commence à perdre la capacité métabolique de réguler la glycémie après les repas et celle-ci augmente.», souligne-t-il.

 
Le diabète de type 1 
La plupart des personnes dont le diabète a été diagnostiqué dans l'enfance ou l'adolescence souffrent d'un diabète de type 1. Les cellules de leur pancréas produisant normalement l'insuline ont été détruites par un processus appelé « auto-immunité » (lorsque les cellules du corps s'attaquent mutuellement). Ce processus conduit finalement à une perte totale de la fonction de production de l'insuline. Sans insuline, la glycémie augmente jusqu'à atteindre des taux potentiellement mortels. Le diabète de type 1 est insulinodépendant, ce qui signifie qu'un traitement par l'insuline (= insulinothérapie) est indispensable.

Le diabète de type 2
Le diabète de type 2 est également appelé diabète de la « maturité » parce qu'il survient généralement à partir de 40 ans. Malheureusement, en raison de l’évolution du mode de vie ces dernières années, un nombre croissant de jeunes gens développent également un diabète de type 2. La plupart des diabétiques de type 2 présentent depuis longtemps un excès de poids qui peut réduire l'efficacité de l'insuline. Un phénomène appelé "résistance à l'insuline". Leur organisme doit alors produire une plus grande quantité d'insuline pour équilibrer leur taux de glucose sanguin ou glycémie. Pour finir, leur incapacité à produire suffisamment d'insuline fait augmenter leur glycémie et peut nécessiter un traitement par l'insuline.
Le diabète de type 2 est également appelé diabète tardif car il survient généralement après l'âge de 35 ans. En cas de diabète de type 2, la capacité à produire de l'insuline ne disparaît pas totalement. Mais le corps devient de plus en plus résistant à l'insuline et il s'avère nécessaire de prendre des comprimés pour compenser ce phénomène. Les comprimés utilisés pour traiter le diabète de type 2 ne contiennent pas d'insuline mais augmentent la sensibilité du corps à l'insuline ou stimulent la sécrétion d'insuline par le pancréas. Un régime ainsi que la prise en charge de l'obésité jouent un rôle très important dans le traitement du diabète de type 2. Les injections d'insuline sont rarement nécessaires dans les premières phases d'un diabète de type 2. Bien que ce diabète soit également appelé diabète non insulinodépendant, de nombreux diabétiques de type 2 auront besoin à terme d'un traitement par insuline, tout comme les diabétiques de type 1.

Quelle est la cause du diabète de type 2 ?

Contrairement à une idée reçue, le diabète de type 2 n'est pas infectieux. On ne peut pas le « contracter». Il n'est pas non plus provoqué par une consommation excessive de sucre. Cependant, les aliments sucrés qui ont une teneur élevée en calories peuvent entraîner une prise de poids. On est plus susceptible de développer un diabète de type 2 si l’on présente un ou plusieurs des facteurs de risque suivants.
  • Vous présentez un excès de poids, et en particulier une accumulation de graisse au niveau du tour de taille
  • Un de vos parents ou un membre de votre famille proche est atteint de diabète de type 2
  • Vous fumez
  • Votre alimentation n'est pas équilibrée d'un point de vue nutritionnel
  • Vous avez des antécédents de taux élevé de cholestérol et d'autres graisses dans votre sang
  • Vous avez des antécédents de problèmes cardiaques

Comment le diabète de type 2 est-il traité ?

La plupart des personnes atteintes d'un diabète de type 2 auront besoin d'une insulinothérapie un jour ou l'autre. Mais il existe de nombreux moyens de retarder ce moment. Les équipes soignantes spécialisées en diabétologie recommandent généralement une ou plusieurs des mesures suivantes qui aident à maîtriser le diabète de type 2.
Changez votre alimentation - Efforcez-vous de manger de plus petites portions et de privilégier les aliments à faible teneur en graisses et en glucides (exemples d'aliments déconseillés car riches en glucides: sucre, pain, pâtes et pommes de terre).
Faites régulièrement de l'exercice - Essayez la marche ou le jogging. Pour rendre cette activité plus amusante, demandez à vos amis de se joindre à vous et optez pour des sports d'équipe.
Traitement médicamenteux – Le traitement par médicament doit être prescrit par un médecin. Il peut utiliser plusieurs molécules.
Traitement par la metformine - C'est le traitement médicamenteux le plus répandu pour réduire une glycémie élevée chez les diabétiques de type 2.
Glitazones - Il s'agit d'une nouvelle classe de médicaments antidiabétiques qui ne peuvent cependant pas être utilisés chez les enfants.

Diabète de grossesse

Le diabète de grossesse n’augmente ni le risque de malformations, ni le risque que l’enfant soit diabétique à la naissance.
Aussi appelé diabète gestationnel, ce diabète touche 3 à 20 % des femmes enceintes. Il se manifeste par une augmentation de la glycémie vers la fin du 2e et au 3e trimestre de la grossesse. Dans 90 % des cas, il disparaît après l'accouchement, mais la mère devient à risque de développer le diabète de type 2 dans les années qui suivent.

La cause

Il résulte d’une résistance des cellules à l’action de l’insuline, causée naturellement durant la grossesse par les hormones du placenta. Chez certaines femmes, le pancréas ne parvient pas à sécréter assez d’insuline pour contrebalancer l’effet de ces hormones, entraînant une hyperglycémie, puis un diabète.

Les symptômes

Généralement, la femme enceinte n'a pas de symptômes évidents de diabète. Quelques fois, il arrive que des symptômes se manifestent :
  • Fatigue inhabituelle
  • Soif exagérée
  • Augmentation du volume et de la fréquence des urines
  • Maux de tête
Ces symptômes peuvent passer inaperçus, car ils sont très fréquents chez la femme enceinte.

Les femmes à risque

Plusieurs facteurs augmentent le risque de développer un diabète de grossesse :
  • Être âgée de plus de 35 ans
  • Avoir un surplus de poids
  • Avoir des membres de la famille atteints de diabète de type 2
  • Avoir déjà accouché d'un bébé de plus de 4 kg (9 lb)
  • Avoir déjà développé un diabète de grossesse lors d’une grossesse précédente
  • Faire partie d’un groupe ethnique à haut risque de diabète (descendance autochtone, latino-américaine, asiatique ou africaine)
  • Avoir eu des taux de sucre anormalement élevés dans le passé, soit un diagnostic d’intolérance au glucose ou de prédiabète
  • Prendre un médicament à base de cortisone de façon régulière
  • Souffrir du syndrome des ovaires polykystiques
  • Souffrir d’acanthosis nigricans, une décoloration de la peau souvent brunâtre au niveau du cou et sous les bras

Le dépistage

Les lignes directrices 2013 de pratique clinique pour la prévention et la prise en charge du diabète au Canada recommandent un test de dépistage du diabète chez toutes les femmes enceintes, entre la 24e et la 28e semaine de grossesse. Pour les femmes plus à risque de développer un diabète de grossesse, le test doit être fait plus tôt.
Deux méthodes de dépistage possibles :
1. La plupart des centres utilisent l’hyperglycémie orale provoquée (HGOP) avec un liquide sucré contenant 75 g de glucose et trois prises de sang. Le diagnostic sera posé si au moins une des valeurs des 3 prises de sang est égale ou supérieure à :
  • 5,1 mmol/L à jeun
  • 10 mmol/L 1 heure après avoir bu le liquide sucré
  • 8,5 mmol/L 2 heures après avoir bu le liquide sucré
2. La deuxième méthode se fait en deux temps. Elle débute par un test sanguin où l’on mesure la glycémie 1 heure après avoir bu un liquide sucré contenant 50 g de glucose, à un moment quelconque de la journée. Si le résultat est :
  • Inférieur à 7,8 mmol/L, le test est normal.
  • Supérieur à 11,0 mmol/L, il s’agit d’un diabète gestationnel.
  • Entre 7,8 et 11,0  mmol/L, le médecin traitant proposera un second test qui mesurera la glycémie à jeun, puis 1 heure et 2 heures après la prise de 75 g de glucose. Il permettra de confirmer s’il y a un diabète gestationnel si les valeurs sont supérieures ou égales à :
  • 5,3 mmol/L à jeun
  • 10,6 mmol/L 1 heure après avoir bu le liquide sucré
  • 9,0 mmol/L 2 heures après avoir bu le liquide sucré

Les risques et complications possibles

Les risques sont nombreux lorsque le diabète de grossesse n’est pas bien contrôlé et que le taux de sucre dans le sang demeure élevé.

Pour la mère :

  • Surplus de liquide amniotique, augmentant le risque d'un accouchement prématuré
  • Risque d'un accouchement par césarienne ou d’un accouchement vaginal plus difficile (à cause, entre autres, du poids du bébé)
  • Hypertension de grossesse ou pré-éclampsie (tension artérielle élevée et enflure)
  • Risque plus élevé de rester diabétique après l’accouchement ou de développer à long terme un diabète de type 2 (20 à 50 % de risque dans les 5 à 10 années suivant la grossesse).

Pour le bébé :

  • Bébé plus gros que la normale à la naissance (plus de 4 kg ou 9 lb)
  • Hypoglycémie (baisse de sucre dans le sang) à la naissance
  • Risque de blocage lors de la sortie des épaules pendant l’accouchement
  • Risque d’être obèse et de présenter une intolérance au glucose au début de l’âge adulte (surtout si le poids de naissance est plus grand que 4 kg ou 9 lb)

Risques léger de :

  • Jaunisse, surtout si l'enfant est prématuré
  • Manque de calcium dans le sang
  • Difficultés respiratoires
Un bon contrôle du diabète permet de réduire considérablement les risques de complication.

Le traitement

En cas de diagnostic de diabète gestationnel, un plan d'alimentation personnalisé sera élaboré pour contrôler la glycémie.
Généralement, une saine alimentation qui tient compte des portions et de la répartition des glucides (sucres) ainsi qu’une bonne hygiène de vie (gestion du stress, sommeil adéquat et activité physique) sont suffisantes pour contrôler le diabète de grossesse.
Si les glycémies demeurent trop élevées, le médecin prescrira alors des injections d'insuline ou, dans certains cas, des antidiabétiques oraux.
Valeurs cibles de glycémie pour la majorité des femmes enceintes :
  • À jeun <5,3 mmol/L
  • 1 heure après un repas <7,8 mmol/L
  • 2 heures après un repas <6,7 mmol/L
Les valeurs cibles pour l’autocontrôle du diabète gestationnel sont différentes de celles des autres types de diabète.

L’importance d’une alimentation équilibrée

Une alimentation équilibrée est primordiale pour le contrôle des glycémies et pour une grossesse en santé.
En présence de diabète gestationnel, certaines modifications à l’alimentation, incluant la quantité de glucides pour chaque repas, devront être apportées. L’alimentation contrôlée en glucides est la pierre angulaire du traitement. Il est primordial de ne pas les éliminer complètement, mais plutôt de les répartir tout au long de la journée.

Votre plan d’alimentation

Un ou une diététiste/nutritionniste vous aidera à établir ou à modifier votre plan d’alimentation selon vos besoins énergétiques.
Elle saura également vous conseiller quant aux autres nutriments importants à intégrer à votre alimentation durant la grossesse :
  • protéines
  • acides gras essentiels
  • fer
  • acide folique
  • vitamine D
  • calcium
Pour plus de renseignements sur le modèle de repas équilibré à privilégier, consultez la section Assiette équilibrée.

L’importance de l’activité physique

L’activité physique aide au contrôle du diabète durant la grossesse et apporte de nombreux avantages pour la santé de la femme enceinte et de son bébé.
On recommande à la plupart des femmes enceintes de faire un total de 150 minutes d’activité physique par semaine, idéalement en au moins 3 à 5 séances de 30 à 45 minutes. Si vous n’étiez pas active avant la grossesse, commencez graduellement.
Les activités cardiovasculaires sécuritaires (intensité légère à modérée) pendant la grossesse incluent :
  • la marche
  • la danse
  • le vélo
  • la natation
  • les appareils d’exercice stationnaires
  • le ski de fond
  • le jogging
Consultez votre médecin avant d’entreprendre ces activités et évitez les activités physiques à risque de chute, de perte d’équilibre, de coups ou de déplacements brusques (par ex. : soccer, badminton, etc.).
Pensez à bien vous hydrater avant, pendant et après l’exercice, en plus d’avoir sur vous votre lecteur de glycémie et une source de glucides à absorption rapide en cas d’hypoglycémies.
Avant la pratique d’activité physique, les doses d’insuline peuvent être diminuées chez certaines pour limiter le risque d’hypoglycémie. Votre équipe médicale vous aidera à ajuster vos doses au besoin.

Pendant l’accouchement

Durant l'accouchement, l'équipe médicale surveille régulièrement la glycémie et adapte le traitement selon les lectures. Quant au bébé, sa glycémie est également contrôlée durant les heures suivant sa naissance.

Après l’accouchement

Dans la majorité des cas, le diabète disparaît après l'accouchement. Toutefois, les risques de développer un diabète dans les années qui suivent augmentent, surtout si un excès de poids est maintenu. Pour éviter cette situation, il est conseillé de maintenir un poids santé, d’avoir une alimentation équilibrée et de faire de l'activité physique régulièrement.
De plus, il est recommandé de procéder à un test mesurant la glycémie entre 6 semaines et 6 mois après l’accouchement, afin de vérifier si le taux de sucre est revenu à des valeurs normales. Avant d'entreprendre une autre grossesse, une consultation avec un médecin est également suggérée.

L’allaitement

L'allaitement est recommandé pour toutes les femmes, diabétiques ou non. Le lait maternel est un excellent aliment pour votre nourrisson. En plus d’aider la mère à perdre le poids gagné durant la grossesse, allaiter aide au contrôle de la glycémie ou à la prévention du diabète de type 2. Cela réduit également le risque d’obésité chez l’enfant, surtout lorsque la mère est en surplus de poids. Les besoins nutritionnels de la femme qui allaite demeurent sensiblement les mêmes qu’au dernier trimestre de grossesse.

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